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École d'été de cartographie et de visualisation (Villeurbanne - ENSSIB, 9-11 juillet 2018)

Informations générales

Le succès de la première école d'été, financée par l'IXXI (Institut Rhônalpin des Systèmes Complexes), a incité les membres organisateurs (Enssib, IXXI, Ens-Ulm) à produire une seconde édition. Celle-ci reprendra les grandes lignes de la première, et permettra d'approfondir les débats de 2017. Nous comptons renouveler chaque année cette école d'été.


Organisation

Organisée par le RAIL, l'équipe Réseaux, Savoirs & Territoires de l'Ens-Ulm et l'Enssib, avec le soutien de son conseil scientifique, la bienveillance de l'IXXI et de l'équipe Dante, et enfin l'actif support de Cyrielle Sogno.

Dates 2018: du lundi 9 juillet matin 10h au mercredi 11 juillet au soir.

Lieu: Enssib, Villeurbanne.

Fonctionnement: alternance entre conférences théoriques, tables rondes, études de cas et ateliers pratiques.
École ouverte à tous, dans la limite des places disponibles, avec inscription préalable.

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Propos général

Le propos général reste de construire un dialogue entre scientifiques, designers et artistes, et au sein même des scientifiques, en partageant des productions graphiques originales, résultant ou non des algorithmes les plus récents, d'interroger leurs effets épistémologiques (preuve graphique, nouvelles relations interdisciplinaires), esthétiques et politiques.
Les intervenants et participants auront aussi le loisir de situer ces échanges dans un cadre historique (place de la carte dans les cultures passées) ou philosophique (écriture du monde). De même pour la géographie, ses territoires numériques et la littérature.


Programme détaillé et liste des intervenants (à la date du 3 juillet 2018)

Les journées commencent à 10h. Les conférences durent environ 30 min et sont suivies de 15 min de débat avec les participants (la marge d'erreur des horaires est de 15 min).

  • Lundi 9 juillet

10h. Yves Alix, Directeur de l'Enssib, Lyon. Message de bienvenue

10h15. Éric Guichard, chercheur, Lyon. Introduction

10h30. Thierry Joliveau, chercheur, Saint-Etienne. Automatiser la cartographie romanesque: comment, pourquoi, pour qui?

11h15. Arthur Perret, doctorant, Bordeaux. L'Otléidoscope: heuristique et herméneutique du Traité de documentation de Paul Otlet.

12h. Pascal Carrivain, ingénieur, Lyon & Stéphane Grumbach, chercheur, Kyoto & Titouan Poisson, ingénieur, Paris & Clément Renaud, chercheur, Shenzhen. Réchauffement climatique et fonte des données

12h45-13h. Philippe Rivière, artiste, Vendôme. Présentation de l'atelier du soir: mise en bouche.

13h. Repas libre

14h15. Márton Karsai, chercheur, Lyon. Socioeconomic, spatial and network dependencies of linguistic patterns in Twitter.

15h. Jean-Luc Pinol, chercheur, Lyon, Paris. Le projet Paris Time Machine

15h45. Jean-Claude Moissinac, chercheur, Paris. Représentation des territoires dans des grandes bases de connaissances comme DBpedia et Yago

Atelier du lundi soir

17h-19h30. Philippe Rivière, artiste, Vendôme. Carnets interactifs en javascript: d3.js et observable. Sur machines Linux de l'Enssib (salle 1.08, 23 machines) ou personnelles des participants.

 

  • Mardi 10 juillet

10h. Romain Vuillemot, chercheur, Lyon. Visualisation d'intersection de cartes isochrones.

10h45. Clément Gorin, cartographe, ingénieur, Lyon. Mining georeferenced data using OpenStreetMap. Conférence en français.

11h30. Tommaso Venturini, chercheur, Lyon, Genève. Analyse visuelle de réseaux.

12h15. Camille Scheffler, Chambéry. Le programme cartONG.

12h45. Repas libre

14h. Hervé Théry, chercheur, São Paulo. Politique et cartographie. Exemples tirés de la 3e édition de l'Atlas do Brasil

14h45. Franck Cormerais, chercheur, Bordeaux et Paris. Schémas, carte, diagramme: éléments pour une approche de l'hyperdocumentarité .

15h30. Olaf Avenati, chercheur et designer, Paris et Reims. Datavisualisation scientifique: design d'applications de visualisation pour des chercheurs en computer sciences

16h15. Henri Desbois, chercheur, Paris. La carte d'Autun et l'énigme de la cartographie romaine antique

Atelier du mardi soir

17h30-19h. Sylvain Dorey, cartographe et ingénieur, Vientiane. Utiliser le logiciel libre QGIS pour extraire les données géographiques d'une carte ancienne ou scannée: géo-référencement et digitalisation. Sur machines Linux de l'Enssib (salle 1.08) ou personnelles des participants.

 

  • Mercredi 11 juillet

10h. Jérémy Just, chercheur, Lyon. TikZ: un outil de représentation pour la génomique

10h45. Jean-Philippe Magué, chercheur, Lyon. Spécificités géographiques du lexique sur Twitter.

11h30. Marie Augendre, chercheuse, Lyon & Hélène Mathian, ingénieure, Lyon. Cartographie de la perception des risques à Fukushima

12h. Patricia Loué, artiste, Paris. Présentation de l'Eden Cartographique

12h45. Repas libre

14h. Jean Dhombres, chercheur, Lyon et Paris. Qu'apporte une cartographie du livre de mathématiques? Enjeux épistémologiques et historiques d'une représentation géographique.

14h45. Patrick Flandrin, chercheur, Lyon. Construire une représentation

15h30. Conclusions. Débat avec la salle animé par Philippe Rygiel, chercheur, Lyon.

17h. Fin de l'école d'été

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Résumés des interventions disponibles

  • Automatiser la cartographie romanesque: comment, pourquoi, pour qui? (Thierry Joliveau)

Les technologies numériques renouvellent la cartographie littéraire dans tous ses aspects: modes d'élaboration, formes d'expression et moyens de diffusion. Elles transforment aussi ses objectifs et son public. On en discutera à partir d'une expérience en cours de cartographie des lieux parisiens cités dans un corpus de romans français du XIXe siècle.

 

  • L'Otléidoscope: heuristique et herméneutique du Traité de documentation de Paul Otlet (Arthur Perret)

Le Traité de documentation, sous-titré Le livre sur le livre, contient un concept clé: le biblion, une unité informationnelle en-deçà et au-delà du livre. Pour Paul Otlet, un document peut être vu comme un enregistrement de ce biblion suivant les particularités du support utilisé: il devient alors livre, carte, disque, film, etc. Et suivant le type de document, l'intellect s'exerce différemment.
Le Traité est un livre massif, difficile à explorer et à interpréter. Pour l'appréhender, je propose d'utiliser justement le concept de biblion et de regarder le livre à travers un kaléidoscope documentaire. En tant que livre d'abord, dans toutes ses versions: imprimé, epub, web, pdf. Ensuite et surtout, sous forme de documents fabriqués à partir du livre: listes, fiches, tableaux à deux dimensions, données en json (tableaux multi-dimensionnels). Pour ces derniers, je passerai en revue différentes méthodes de visualisation de données et je discuterai leur potentiel heuristique et leur apport à l'herméneutique du document numérique.

 

  • Socioeconomic, spatial and network dependencies of linguistic patterns in Twitter (Márton Karsai)

Our usage of language is not solely reliant on cognition but is arguably determined by myriad external factors leading to a global variability of linguistic patterns. This issue, which lies at the core of sociolinguistics and is backed by many small-scale studies on face-to-face communication, is addressed here by constructing a dataset combining the largest French Twitter corpus to date with detailed socioeconomic maps obtained from national census in France. We show how key linguistic variables measured in individual Twitter streams depend on factors like socioeconomic status, location, time, and the social network of individuals. We found that (i) people of higher socioeconomic status, active to a greater degree during the daytime, use a more standard language; (ii) the southern part of the country is more prone to use more standard language than the northern one, while locally the used variety or dialect is determined by the spatial distribution of socioeconomic status; and (iii) individuals connected in the social network are closer linguistically than disconnected ones, even after the effects of status homophily have been removed. Our results inform sociolinguistic theory and may inspire novel learning methods for the inference of socioeconomic status of people from the way they tweet.

 

  • Schémas, carte, diagramme: éléments pour une approche de l'hyerpdocumentarité (Franck Cormerais)

Dans la perspective d'une interrogation sur les enjeux et les méthodes des Humanités Digitales, nous nous intéresserons à la question de la représentation visuelle du document. Pour aborder ce dernier, une présentation du processus d'inscription mobilisant des figures s'avère nécessaire. Nous allons donc proposer une échelle de l'hyperdocumentarité qui trouve son origine dans les travaux de Robert Estivals.
Cette échelle de l'Hyperdocumentarité repose sur un enchaînement qu'il convient de préciser ainsi: schème, schéma, carte, graphe et enfin diagramme. L'examen de ces composantes de l'hyperdocumentarité permettra d'apporter des éléments de réponse à la question: quels réseaux du sens dans les Études digitales autour de la relation du voir et du dire? Nous reviendrons également sur un projet de schémathèque défendue par Abraham Moles qui fut abandonné.

 

  • Mining georeferenced data using OpenStreetMap (Clément Gorin)

The increasing availability of large-scale and open datasets offer a strong potential for original research. This work focuses on the OpenStreetMap (OSM) project, which aims to build an exhaustive geographical database of the world released with an open-content license. Using Geographical Information Systems, researchers can efficiently collect spatial data on a large-scale. Specifically, applications include (1) geocoding, (2) the extraction spatial features, and (3) routing. Each of these operations can be performed at any spatial scale, at different points in time, with limited computing power. I then discuss completeness and precision of OSM data.

 

  • Analyse Visuelle de Réseaux (Tommaso Venturini)

Les réseaux sont, sans aucun doute, de puissants objets mathématiques. Et pourtant les réseaux ne se laissent pas réduire aux propriétés de leur matrice d'adjacence. Les réseaux sont aussi des diagrammes visuels et des dispositifs narratifs extrêmement riches. Dans cette présentation, nous discuterons de ces propriétés souvent négligées et nous proposerons quelques moyens pratiques d'explorer visuellement les réseaux.

 

  • Visualisation d'intersection de cartes isochrones (Romain Vuillemot)

Les cartes isochrones sont des représentations visuelles bien connues permettant d'identifier des zones accessibles à 15 ou 20 min depuis un lieu unique. Nous présenterons de nouvelles visualisations de ces cartes permettant de représenter les zones accessibles à partir de plusieurs lieux, et donc mettant l'accent sur l'intersection afin d'identifier un «consensus» entre plusieurs régions. Ces visualisations sont inspirées d'exemples d'isochrones issues de collections historiques, et leur validation réalisée par une étude d'utilisabilité.

 

  • Spécificités géographiques du lexique sur Twitter (Jean-Philippe Magué)

La dialectologie a une longue tradition de description de la distribution géographique des phénomènes linguistiques. Nous nous inscrirons dans cette démarche en proposant d'analyser la distribution du lexique du français avec une granularité départementale. L'apport de notre approche est de mobiliser des techniques statistiques issues de l'analyse textuelle pour travailler sur l'ensemble du lexique de la langue.

 

  • Qu'apporte une cartographie du livre de mathématiques? Enjeux épistémologiques et historiques d'une représentation géographique (Jean Dhombres)

Les moyens numériques actuels, et des enquêtes précises, permettent de se faire une idée des réseaux d'éditeurs, de mathématiciens, d'enseignants et de praticiens des mathématiques à une période donnée. Cela a été entrepris pour le XVIIe siècle européen, à partir de bibliothèques individuelles de savants, comme de bibliothèques universitaires. Deux volumes sur la Bibliotheca Mathematica ont été tout récemment produits, ne comportant pourtant pas de cartes effectives; de la même façon, la production mathématique française a été étudiée de la fin de l'Ancien régime à la fin de la Restauration, mais sans plus de cartes (tant la production paraissait focalisée sur Paris). La question est de savoir ce qu'apporterait une représentation graphique de la production et de la consommation de livres mathématiques. Sur ces exemples, une discussion peut s'engager, d'autant plus notable qu'au XVIIe siècle, mais aussi bien au début du XIXe siècle, la cartographie et ses problèmes, notamment numériques, relevaient du livre mathématique. La carte --lien entre une géographie et une production-- est-elle le bon moyen de faire voir des réseaux, par exemple universitaires? Ne faut-il pas plutôt inventer à partir des représentations permises par les Big Data?

Date de l'événement: 
9 Juillet to 11 Juillet 2018
Lieu de l'événement: 
ENSSIB, Villeurbanne